Rassemblement citoyen le 19 juin 2024
Ce mercredi 19 juin, nous étions nombreux à nous réunir devant l’hôtel de ville d’Oullins-Pierre-Bénite pour dire « STOP AUX EXPÉRIMENTATIONS DE CIRCULATION« .
Ce rassemblement a été organisé avec les collectifs Passez votre chemin, Santé la Bussière et Malletière, les commerçants d’Oullins, avec le soutien de la mairie d’Oullins et du député sortant Monsieur Isaac-Sybille.
Tour à tour, les différehnts collectifs et les commerçants se sont exprimés. Au milieu de la manifestation, vers 18h40, nous nous sommes mis par paquets de 10 pour nous compter facilement : nous étions plus de 300 à ce moment-là.
Un journaliste de BFM Lyon était présent et a interrogé les personnes présentes :
Pour notre part, nous avons rappelé notre position par rapport aux projets de la circulation au sein du quartier de la Bussière ainsi que de la grande rue.
Qu’avons-nous dit ?
Nous sommes un collectif qui s’est formé fin mars, début avril suite au mécontentement grandissant en lien avec les nouveaux sens de circulation à la Bussière.
Il faut savoir que l’apaisement de la Bussière part de la demande d’un nombre isolé d’habitants qui se sont eux-mêmes constitués en collectif, et qui aurait constaté un report de plus de 4000 véhicules par jour sur le bas du quartier à la suite de la fermeture des rues Victor Hugo, République et Voltaire. Or, à notre connaissance, aucun comptage n’a jamais confirmé un tel nombre de véhicules.
Nombreux sont les habitants qui ont découvert ce projet au moment de sa mise en œuvre en janvier. Depuis que les travaux ont débuté, nous vivons dans un climat de tension. Beaucoup de riverains sont en colère de ne plus disposer de la liberté de circuler librement dans leur propre quartier, beaucoup ne comprennent pas les motivations de cet apaisement, et beaucoup se plaignent de l’augmentation de la circulation dans leurs rues autrefois calmes et apaisées. Je pense notamment à la rue Lafayette et à la rue Eugène Vial.
C’est dans ce contexte que s’est formé le collectif rendez-nous notre quartier. Parti de la rue Lafayette, il s’étend aujourd’hui dans tous le quartier et les quartiers périphériques. Le message que nous portons est simple :
- Nous voulons la fin de l’expérimentation en cours à la Bussière qui ne répond pas aux besoins du quartier et des quartiers alentours
- Et une vraie concertation des habitants sur la base d’éléments concrets et factuels.
Le plan de circulation tel qu’il est conçu aujourd’hui est très injuste. Pendant qu’une minorité profite d’une baisse significative du nombre de voitures, d’autres vivent désormais dans des conditions très désagréables et dangereuses.
Il y a eu des comptages effectués par la métropole à différentes périodes. Ces comptages font état d’une diminution naturelle du nombre de voitures entre 2019 et 2023 sur la ville d’Oullins. D’autres comptages réalisés en janvier 2024, juste avant travaux, révèlent une circulation plutôt équilibrée sur les différentes rues et démontrent que l’arrivée du métro a résolu le problème qui était à l’origine de la demande d’apaisement par certains habitants. Il n’y avait donc pas matière à réaliser un tel scénario, les problèmes existants autrefois sur Oullins semblant avoir été résolus par l’arrivée du métro.
Les changements des sens de circulation à la Bussière n’ont donc plus qu’une seule raison d’exister : la mise en sens unique de la grande rue !
Or, est-ce un projet raisonnable ?
On nous dit que la mise en sens unique partiel est une expérimentation pour voir ce que cela donne concrètement. Toutefois, elle n’est pas sans conséquences.
Les voitures ne vont pas s’évaporer du jour au lendemain. La métropole a d’ailleurs pour objectif de diminuer le trafic de 25%, pas de 100%. Aujourd’hui, on a plus de 5000 voitures par jour qui descendent la grande rue en semaine. Si on en enlève 25%, il en reste 3800. Où vont passer ces voitures ? Sur Malletière, et à la Bussière !
La circulation automobile actuelle se concentre principalement sur deux axes : la Grande rue et le boulevard Emile Zola. Deux axes chargés, mais proportionnés à accueillir du trafic et sur lesquels il n’y a pas d’écoles.
Bloquer la Grande rue, c’est induire inévitablement un report du trafic sur les quartiers alentours. Or, dans ces quartiers, il y a des écoles. Même si ce n’est que quelques mois pour tester, peut-on vraiment concentrer le trafic sur des quartiers résidentiels aujourd’hui paisibles ? Peut-on concentrer le trafic autour de nos écoles ? Peut-on vraiment concentrer le trafic sur des petits axes où la cohabitation entre cyclistes et automobilistes sera dangereuse ?
Nous ne pensons pas.
Cet aménagement mènera à une solution peu satisfaisante pour les cyclistes de la grande rue dans la mesure où ils devront cohabiter avec les bus, et à une situation dangereuse pour eux dans les quartiers périphériques en cohabitant avec de nombreuses voitures dans des rues non calibrés.
Pour les cyclistes qui ne souhaitent pas passer par la grande rue, il existe aujourd’hui des alternatives en passant par des quartiers où le trafic est limité. En renvoyant le trafic descendant de la grande rue dans ces quartiers, il n’y aura plus d’itinéraires sécurisés pour les cyclistes.
Il est indispensable que tout le monde puisse profiter de l’espace public, mais l’augmentation du confort pour certains ne peut pas être faite au détriment de la sécurité d’autres.
Nous constatons déjà sur le quartier de la Bussière de nombreux problèmes en lien avec les changements, dont au final, peu sont satisfaits.
Les retours de la rue Pasteur sont mitigés, quand certains se réjouissent de ne plus avoir de passage devant chez eux, d’autres s’indignent de ne plus pouvoir sortir de chez eux sans faire le tour de la ville.
Les retours du haut de la rue du Buisset et de la Sarrazine sont très négatifs : ils constatent une forte augmentation du trafic et des nuisances associés. Or, il y a un vrai problème le haut de la rue du Buisset. Sa configuration en fait une caisse de résonnance où le bruit des voitures est vraiment amplifié. Alors pourquoi apaiser le bas de la rue quand c’est le haut qui souffre ?
Ensuite il y a Lafayette, devenue la nouvelle autoroute du quartier pour reprendre les termes à la mode. La rue Lafayette, seule rue à permettre la descente au milieu du quartier, alors qu’il y a l’école sur cette trajectoire. Autant dire qu’il y a peu de satisfaits sur cette rue. On nous dit que le retour des parents de l’école serait positif. Mais quel retour ? Les parents n’ont jamais été consultés.
Les avis sur Charles Fourrier sont mitigés, Claude Michel a déjà été abordé par Jean Noël, et les habitants de la rue Eugène Vial n’en peuvent plus de cette situation qui ne fera qu’empirer avec la mise en sens unique de la grande rue.
Beaucoup d’habitant de tout le quartier se plaignent également de ne plus pouvoir accéder au boulevard Emile Zola par un carrefour sécurisé avec un feu tricolore. Sans parler des habitants des quartiers de l’Oasis et de la glacière, qu’on empêche de traverser au prétexte qu’ils n’habitent pas le quartier et qu’ils n’ont rien à y faire. Mais pourquoi ? La position de nos quartiers respectifs rend leur passage tout à fait légitime.
Nous pensons également aux habitants d’Emile Zola qui ne sont que très rarement cités. Emile Zola est un axe très passant tout au long de la journée. Alors pourquoi renvoyer davantage de trafic sur un axe déjà surchargé. Pourquoi tant d’inégalités entre les rues ? Comment peut-on dire que 1300 voitures sur la rue Pasteur c’est invivable, et renvoyer le trafic sur le chemin des Célestins qui en supportait déjà 1500 par jour avant expérimentation ?
Enfin, il faut citer le marché qui subit une baisse de fréquentation notable, les livreurs qui ne savent pas par où passer et finissent pas prendre les sens interdits, les infirmières qui augmentent considérablement la durée de leur tournée, et tous les autres usagers que j’oublie qui peuvent avoir une bonne raison d’y venir.
Pour une demande de quelques riverains qui ont parlé au nom de tous, c’est plusieurs quartiers qui sont paralysés. C’est cela que nous n’acceptons pas.
Encore une fois, nous ne sommes pas contre le changement. Mais s’il doit y avoir un changement, nous voulons un changement juste et équitable, sécuritaire pour tous, sur la base de problématiques clairement identifiées. Or, la conclusion de ces aménagements est simple : cet apaisement n’apaise pas !
- Nous ne comprenons pas que les représentants des parents d’élève de l’école Jules Ferry se réjouissent d’un plan qui ne laisse comme seul itinéraire pour traverser le quartier le contournement de l’école
- Nous ne comprenons pas qu’à titre de peur de l’apparition de fissures sur les maisons des rues Buisset et Pasteur, on renvoie le trafic vers une zone de mouvement de terrain où le risque est bien plus grand
- Nous ne comprenons pas qu’à l’heure où l’alimentation est un enjeu de santé publique, nous rendions difficile l’accès au marché qui est pourtant une très bonne source d’approvisionnement pour une alimentation saine, durable et locale
- Nous ne comprenons pas que dans un quartier résidentiel où résident de nombreuses personnes âgées, dans un contexte où l’accès aux soins est déjà difficile, nous mettons des bâtons dans les roues des infirmières libérales