Le projet : de l’initiation des changements à la genèse de notre collectif d’habitants
Dans le cadre du projet des voies lyonnaises pour améliorer la circulation à vélo, la métropole de Lyon a travaillé avec la commune sur des plans de circulation au sein de la ville d’Oullins-Pierre-Bénite dès l’été 2021.
Durant ce travail, il est ressorti une problématique concernant un risque de report de la circulation sur le quartier de la Bussière durant la phase d’expérimentation du sens unique de la grande rue.

Une concertation des habitants a été organisée par la métropole du 15 au 19 juin 2023 afin de recueillir les avis, attentes et suggestions des habitants. Toutefois, aucune communication n’a eu lieu dans le quartier sur cette consultation. C’est ainsi que seuls les riverains intéressés par le sujet de la VL6 et quelques autres ont eu connaissance du sujet et ont pu s’exprimer.
Par ailleurs, dans cette concertation, nous avions le choix entre un scénario 1 proposé par la mairie ou un scénario 2 proposé par la métropole, mais nous n’avions pas le choix d’exprimer qu’aucun des deux ne nous convenait.
Le collectif « Riverains de la Bussière » représentant les rues Pasteur-Sarrazine-Buisset, alors seul collectif d’habitants du quartier à l’époque, a soutenu le scénario proposé par la métropole de Lyon (scénario 2) et a travaillé en collaboration avec eux pour aboutir aux plans actuellement expérimentés.
Toutefois, ce collectif est peu représentatif du quartier : au démarrage des travaux, il représentait au maximum 70 familles du quartier avec une forte concentration sur les rues du Buisset et Pasteur.
Depuis, ce collectif a nommé des représentants de rues (sur la base du volontariat) pour réunir les idées et remarques de tous les habitants dans le but de proposer à la métropole des aménagements futurs (ralentisseurs, chicanes…). Toutefois, Laurence Boffet, vice-présidente Participation et implication citoyenne de la métropole de Lyon, a exprimé en date du 26 mars, lors du comité de suivi du projet, que « sur les aménagements définitifs, je fais attention à la manière dont nos services travaillent. Nous allons travailler sur les modalités et je reviendrai vers vous. Je vous freinerai peut-être : il ne faut pas que vous vous impliquiez trop et trop tôt sur des éléments qui ne sont pas forcément actés. Il s’agit d’une expérimentation. C’est ce que nous avons validé ensemble. Il y a aussi des décisions politiques de la commune et de la Métropole. Je remettrai au calendrier ce qui a été acté et ce sur quoi il est possible que vous travailliez. Mais nous devrons venir avec des modalités de travail pour les éléments définitifs, pour que les gens ne travaillent pas pour rien. ». A ce jour, rien ne garantit que ce travail aboutira à une amélioration de la situation actuelle.
Pour notre part, nous ne travaillons pas sur les mêmes problématiques.
L’opposition des riverains à ce projet est notable : selon un sondage organisé par la mairie en mars 2024, 68% des riverains du quartier estimaient que le quartier ne nécessitait pas d’aménagement de tranquillité et plus de 80% étaient insatisfaits de la situation, tant chez les riverains que les non-riverains.
Nous avons ainsi décidé de créer un nouveau collectif pour défendre l’intérêt du quartier au sens large !
Pour ce faire, notre première action fut d’organiser un rassemblement, qui se voulait pacifique et festif, avec trois autres collectifs opposés à notre labyrinthe géant : « Passez votre chemin » particulièrement représentatif du chemin des Célestins qui regroupe 140 familles, « Santé la Bussière » qui défend les intérêts des professionnels de santé et particulièrement ceux qui interviennent à domicile, et les forains du marché de la Bussière.
Cette rencontre fut un véritable succès marquant l’opposition forte à cette expérimentation : 250 présentes malgré une météo plus que défavorable ce jour-là.

Représentatif du quartier, le positionnement de ce collectif se veut clair : dans la mesure où il a été dit par la métropole de Lyon qu’aucune modification des sens de circulation ne sera possible, nous souhaitons la fin de cette expérimentation et un retour aux plans de circulation initiaux dans TOUTES les rues. Ensuite, il convient d’analyser les données disponibles à T0, notamment les comptages de voiture réalisés en janvier 2024 (dont les données ne sont toujours pas disponibles à ce jour), pour identifier les problématiques du quartier et lancer un vrai travail collaboratif avec l’ensemble des acteurs le concernant.
Nous ne sommes pas contre les mobilités douces, nous sommes d’ailleurs nombreux à militer pour au sein du collectif. Nous ne sommes pas non plus contre les discussions, au contraire, nous souhaitons le dialogue pour bâtir un projet constructif qui convient à la majorité des riverains. Toutefois,
Nous sommes contre ce labyrinthe qui pose un grand nombre de problématiques au quotidien :
- Des tours et des détours pour quitter ou accéder à nos domiciles donc une augmentation de la consommation d’essence, de la pollution et des temps de trajet ;
- La concentration du flux de véhicules sur deux rues du quartier les rendant très dangereuses ;
- Une augmentation importante de la vitesse du fait des sens unique : le double-sens sans pouvoir se croiser freinait obligatoirement la vitesse, ce qui n’est plus le cas ;
- L’école se situe sur la trajectoire du contournement de la grande rue via le quartier ;
- Les professionnels de santé libéraux sont contraints de refuser certains soins qui ne peuvent rentrer dans leur emploi du temps du fait d’un temps de trajet trop important ;
- Les forains menacent de quitter le quartier pour deux raisons : d’une part l’installation et le départ sont devenus trop compliqués, et d’autre part une baisse de fréquentation notable entraine des pertes de chiffre d’affaires de l’ordre de 15 à 20% en raison de la difficulté d’accès (une seule rue pour accéder et quitter le marché en voiture).
C’est pourquoi, nous nous mobiliserons pour défendre les riverains mais aussi les intérêts du quartier dans sa globalité (accès aux habitations mais aussi école, sécurité, vie économique et sociale, santé…).
Un quartier n’appartient pas à ses riverains : défendons notre vie de quartier en l’ouvrant à ceux qui œuvrent pour nous.